Allez, je poste le mien...
Le Livre (le titre original étant plus personnel)
Si un voyageur aperçoit ce grand jardin,
Clairière éclairée par un grand soleil vermeil
Qui fait resplendir l'émail profond des ravins,
Ereinté, il contemple une chose bien belle :
Des senteurs légères et délicates s'exhalent
De multiples plantes oniriques soignées
Par des mains bienfaitrices, tendres et ravinées,
Se courbent gracieusement, sans le moindre mal.
Nombre de fleurs curieuses qui croissent en ce lieu
Portent des noms osques, pehlvis, ombriens vieux.
Ah, c'est un flot, d'épices, de terres et de notes,
Délicates parures de pudique élégance.
Emu, le voyageur guette, hume, pense et prend note,
Avant de partir, car le plomb obstrue ses sens.
Quelques temps après, un explorateur arrive
Dans ce même lieu de charme ;
Et là, puissamment, il clame :
"Quels sont ces fruits piqués de grives ?
De qui sont les pas qui s'impriment
Encore dans le sol meuble ?
Quelles mains ont commis ce crime
Que de partir il y a peu longtemps ?
Oh ! les si délicates robes de ces pistils
Couleur azur, or, turquoise, ou d'un noble sang,
Tombent à terre en lambeaux fins comme cils ;
Et les élégants rubans d'odeurs
Ne sont que ténus fils d'Ariane."
Et il s'enfuit, tandis qu'il calme ces grands malheurs.
Le temps coule, fleuve tranquille,
La terre n'est plus que de poussière,
Les feuilles fragiles que terre.
On sent encore des brins de fil
Voler, légers, dans l'atmosphère.
L'auguste forêt prend le pas sur la clairière
Tandis que, là-bas, dans quelque recoin frais,
La clairière prend le pas sur l'auguste forêt.
Tout s'envol, délétère,
Tout s'enfuit dans l'air ;
Tout s'endort, dans l'éther,
Tout s'enfouit dans l'air.
Oui, mais dans un recoin de l'immense infini,
Par-delà Enkidu, Thôt, Zeus et compagnie,
Se trouve, dans le plus profond, le céleste Livre
Que ne peuvent corrompre ni l'air, ni les grives.
Les pétales, les sépales, les odeurs sont gravées
En lettres d'or, dans les fines pages d'une pierre,
Et il arrive parfois que le chevalier
Suive les fils d'Ariane partant des clairières
Et parvienne, affrontant le vide et l'infini,
Lui qui part du délétère, à ce qu'on n'altère.
Mais les pages, si légères, trop lourdes se rient
De ce héros, et se gardent pour d'autres mains,
En pensant qu'on enfouit tout, mais qu'on ne perd rien.
Alors, c'est comment ?
EDIT : Au cas où il y en ait qui lisent ceci, je vais corriger ce texte dès que j'aurai le temps (vers à modifier pour avoir le bon nombre de pieds, etc...).