Les point and click français ont-ils le support presse qu'ils devraient avoir ?

Depuis mon retour sur AGS et la reprise du travail sur mon point and click, je me suis vraiment intéressé aux sorties essentiellement francophones des dev qui passent par ici.
Les jeux français ont leur place mais j'ai comme l'impression qu'ils n'ont absolument aucun soutient de la presse spécialisée indépendante et des joueurs français.
Mis à part le bon canard Planete-aventure, je ne ressent pas vraiment d' intérêt de la part des plus gros zines comme IndieMag ou Canard PC pour les productions FR.
Planete Aventure est le seul site informatif de jeux videos qui met en avant les prod françaises et qui croient en elles...mais le seul aprioris dans tous le pays....et il n'est pas spécialisé que dans l'indé uniquement. C'est assez incroyable.

Quand tu es développeur et que tu postes une preview ou une annonce de sorties, tu reçois un max de critiques et de propos cyniques plus que d’encouragements ou de félicitations de la part des joueurs eux-même. J'ai testé par exemple sur canard pc ou indiegame un bref aperçu de mon projet et je me suis fait plutôt allumer. La seule chose qui me motive encore à ce jour c'est de savoir que c'est un projet personnel, un aboutissement pour moi même plus qu'un projet commercial...alors lorsque j'ai montré des extraits en constructions du jeux et que beaucoup m'ont crachés dessus en jugeant le jeu sur l'aspect et non son fond juste d'après des captures d'écran, je ne me suis pas pendu à une poutre et j'ai laissé couler  
J'avais quitté le secteur du jeu inde en 2013, laissant un domaine où les créas étaient quasi inexistante en point and click fr indé et je reviens alors qu'il va sortir quasiment 1 jeu p&c par mois...mais chaque jeu semble galérer pour se faire une place dans la presse indé fr et surtout pour séduire les journalistes.

Je pense que je me rendrai vraiment compte de cela, le jour où moi même enverrai les mails aux zines de tests mais c'est pas pour demain ça lol

Je me suis surpris à avoir de plus en plus cette réaction au fil des conversations avec certains dev français (twitter, facebook etc) qui semblent également un peu écœurés du fait que même les sites web indé se foutent un peu du point and click et encore plus quand il est réalisé par un compatriote.

On dirait également que l'engouement pour les point and click en français est carrément inexistant quand je vois finir la campagne par exemple du jeux de Where is my family de Joel qui est sur ce forum, campagne qui à 11 jours de la fin ne décolle pas comme il se devrai https://www.kickstarter.com/projects/1912538554/where-is-my-family-point-and-click-adventure?ref=nav_search La campagne peut remonter en 10 jours mais j'espère que ça ne le démotivera pas pour la sortie quand même car je trouverai ça injuste de ne pas le sortir si ça lui tenait à coeur à cause d'une campagne boudée ou d'une erreur de cible !

D'un côté on reproche de ne pas avoir les reins aussi solide que des studios étranger, de l'autre on ne supporte pas vraiment les projets quand ils sont français.
Le plus important reste quand même, comme c'est le cas pour WIMF, d'essayer de comprendre où le bas blesse. Mauvaise cible ? Je pense que par exemple pour le jeu WIMF, il souffre du fait d'être qualifié et mis en avant comme un jeux en français avec des voix françaises et sous-titré en anglais. On dirai bien qu'il faut éviter le mot français dans les jeux indé si on veut avoir la chance de le voir un peu mis en avant, ne pensez-vous pas ?

Le jeu Demetrios par exemple est un exemple de jeu qui fait un peu plus parler de lui, et j'en suis ravis, même si son auteur semble penser à mon avis que la presse fr peut mieux faire pour le mettre en avant...un challenge réussit je pense quand même pour son dev qui à réussit sa campagne kickstarter et que je vois de plus en plus sur les sites de jeux pour sa proche sortie


Que dire de Lancelot Hangover qui quand à lui à plus que cartonné...mais cela ne serai-t-il pas justement parce qu'il se fait passer pour jeu qui se moque de la France ?

Et notre ami Atasvismus ici présent...francophone qui a fait Dustbowl uniquement en version anglaise et non en français...a-t-il procédé de la sorte puisqu'il a très bien compris depuis des années que le marché fr se fou royalement des jeux indé  ?

Bref tout ça n'est pas très motivant pour l'avenir du point and click français et  heureusement que je n'attend rien de mon petit jeu perso que je ne sais même pas si je sortirai un jour mais qui restera ma satisfaction première et personnelle, et ce sera déjà pas mal.

En tous cas, j'ai retenu une chose.
Si je veux le partager à un plus grand nombre de joueurs, il va falloir que je retire toutes les vannes compréhensives pour les français, que je le fasse en UK, que je me fasse passer pour un Hollandais barbu et cache que je suis français, que je n'en parle pas sur les forums de joueurs indé français, que je ne le présente que sur des sites de jeux américain, que je fasse une page kickstarter sans le moindre terme frenchie et que je fasse brûler des cierges pour qu'il soit vu par au moins 2 personnes sur Steam.... bref le jeu sortirai en 2022 quoi  

Punaise, j'ai quand même vu ces derniers mois, des dev proposant des jeux gratuits se faire cracher dessus...gratuit quoi ! Le temps et le boulot associé à une passion, se voir traiter comme de la merde..d'ailleurs c'est ce jour là que j'ai décidé de ne pas le proposer gratuit car il semblerait également que dans la mentalité de nos compatriotes français, que tout ce qui soit gratuit soit forcément de la merde !

ceci est une impression personnelle sur le moment, un constat personnel et j'aimerai l'avis des dev indé et surtout de ceux qui ont réussit ou pas leurs objectif, si petit qu'il soit, avec un jeu destiné au commerce dans l'univers indé

Hello.

Je suis du même avis que toi et effectivement, planète aventure est très ouvert et suis de très près ce genre de jeu.  Leur disponibilité et écoute est extra, c'est un vrai plaisir de parler avec eux d'un projet. On sent les passionnés derrière ce site.

AdventureGameStudio.fr est pas mal non plus dans son genre. C’est très chouette de poster sur ce genre de forum car les lecteurs te le rendent bien. Merci à tous pour ça !

Pour les autres sites, c’est mitigé, certains te donnent un max de retour, et d’autres on a l’impression de poster seul    Pour la presse fr, je ne saurais pas trop juger. J'ai pour l’instant envoyé une tonne de mails mais n'ai au final (jusqu'à ce jour), reçu que 4 réponses positives. Les autres n'ont (pas encore) pris la peine de répondre, même dans la négative. Je trouve ça dommage, mais ils peuvent encore répondre, j'imagine le nombre de mails qu'ils reçoivent par jour.

Si je peux donner mon ressenti sur mon jeu, ça fait plus de 15 mois que je bosse pratiquement seul sur l’ensemble. C’est un travail colossal mais je suis hyper motivé.  J'ai l'immense chance d'avoir mon meilleur ami qui est dans le domaine du spectacle et avoir eu, grâce à lui et à son fils, la totalité des voix du jeu en français. D’autres personnes ont accepté de participer au projet pour au final avoir également des voix sur les autres personnages.

La voix de Ben (le personnage principal) que son fils(Sacha) à faite m'a valu beaucoup de retours positifs, tant au niveau de la qualité de sa voix, que de son professionnalisme. C'est vraiment cet élément qui a déclenché une grosse montée de fans.
J’ai ensuite eu des retours sur la démo, avec une grosse majorité de positifs, et les critiques négatives n’étaient jamais pour « casser le jeu » mais bien pour améliorer certains points ; Je tiens toujours compte de ce qu’on me demande, c’est un point important, qui montre l’importance du rôle du joueur.  C’est comme un film. Si pas de spectateurs, le film meure. Idem pour les jeux…

Je me rends effectivement compte que sortir un jeu 100% français peut être une force car il n’y en a pas beaucoup, et en parallèle un inconvénient car la presse semble avoir difficile avec cette langue. Etrange…

Je maintiens et revendique malgré tout le français dans mon jeu, mais inclus les sous-titres anglais pour permettre à tout le monde d’y jouer.  J’ai d’ailleurs un palier dans ma campagne Kickstarter qui, s’il est atteint, permettra d’avoir le choix entre voix française et anglaise. Mais ça coute un max donc ce ne sera possible que si l’objectif «Export » est atteint.

J’ai eu des conseils aussi sur ma campagne (merci Planète-aventure), pour qu’elle fonctionne mieux.  En fait, j’ai mal calculé mes « rewards » et mis le jeu trop cher. Les éventuels investisseurs ne sont donc pas motivé pour miser sur un prix et, je cite, préférons attendre une promo sur Steam qui sera moins cher que le prix de la campagne…

Donc, dans l’état actuel des choses, je vais annuler la campagne en cours, écrire aux backers pour leur expliquer la cause, et relancer une nouvelle similaire, mais avec des « Pledges » moins élevés. J’ai aussi pu négocier certains prix qui vont me permettre de diminuer les goals.

Une fois la nouvelle campagne validée par Kickstarter , j’en informe les gens (Newsletter, Facebook, Twitter, le site web, forums,…)

J’espère qu’ainsi, la campagne va décoller.

En tous les cas, je n’ai vraiment pas envie de lâcher. Le jeu étant finalisé à 95% et un autre scénario étant déjà en cours d’écriture pour un second jeu, je reste plus motivé que jamais.

Quand tu parles de faire un jeu uniquement en anglais, en évitant tout terme « FR », pour arriver à ce que le jeu fonctionne mieux, je trouverai ça dommage car si ton souhait est de faire un jeu en français, et que tu te plie à changer ton objectif final juste pour « que ça marche », tu ne feras pas un jeu qui est à ton image.  Je sais que c’est difficile de se faire une place, mais je pense qu’en faisant quelque chose de bien et surtout en gardant la motivation, on peut arriver à quelque chose.

Ok, j’ai sur la campagne actuelle très peu de backers, mais si tu voyais les réponses que j’ai reçus depuis ces 15 mois. Même si les ¾ n’ont pas fait de dons (et je les comprends, vu le prix à 29 euros du jeu, bien trop cher), les réponses sont extraordinaires, que des encouragements.  Ça fait un bien fou.  Même les « anti point and click » m’ont dit clairement « je n’aime pas du tout ce genre de jeu, mais bravo pour la boulot et la motivation qu’il y a derrière ».

Si je peux te donner un conseil d’ami, lâches pas le truc, diffuse des infos, tes progressions, tes changements, etc…  Tu verras que plus ton cercle de fan va s’agrandir, plus tu te rendra compte que les francophones suivent et ne pensent pas que « c’est de la merde ».   Et les critiques négatives qui arrivent, prend les comme elles sont. Soit elles sont justifiées et ça nous permet d’avancer en corrigeant ce qui cloche, soit c’est de la méchanceté gratuite ou de la jalousie, ignore les

J’ai une anecdote la dessus. Voilà plusieurs semaines, j’avais posté sur un groupe Facebook  une image du jeu. J’ai eu plusieurs critiques ou on me traitait de tricheur. On m’accusait d’utiliser des photos de batiments à la place de la 3D, et donc que je mentais en disant que la pièce était modélisée…  Plutôt que de m’énerver sur ces critiques et répondre négativement, qui n’est pas la solution, je me suis simplement justifié en précisant que c’était bien de la full 3D et j’y ai ajouté une photo d’une capture d’écran de mon logiciel de modélisation avec la même pièce en vue filaire. En voyant cette « preuve », ils se sont excusé puis chapeau bas.  Tout ça pour dire que même les critiques négatives peuvent se transformer en positif et engendrer de futurs fans

Voilà, j’espère que tu as toujours la niak.

C’est notre passion et personne ne pourra nous l’enlever

Sur ce, je vais bosser sur ma nouvelle campagne

Merci bien pour cette réponse bien complète

Salut,

Je ne suis pas certain que ce soit la seule explication.

Certes je trouve que la presse française ne met pas tellement en avant les jeux français. Genre Gamekult, que j'ai contacté plusieurs fois et ne m'ont absolument jamais répondu (je demande simplement d'avoir une fiche pour Demetrios dans leur base, eh ben non, c'est trop demander !) Pourtant ils font des news et tests de plein de Point & Click absolument pas français... Genre Kathy Rain récemment... Sur quels critères ? "Who knows !"

Mais plus généralement, j'en suis arrivé à la conclusion suivante : le marché est devenu hyper concurrentiel, donc on ne parle que des jeux qui se démarquent. Je ne parle pas que de la presse mais des joueurs en général.

Et pour ça il faut des graphismes absolument magnifiques, SURTOUT si on ne fait pas de pixel art ! (pour je ne sais quelle raison, les gens acceptent des graphismes de moins bonne qualité seulement si c'est du pixel art. Allez comprendre, mais c'est vraiment ça !)

Je le vois bien, c'est le problème que je rencontre. Même si mon jeu n'est pas moche, il est loin d'être éblouissant graphiquement, et du coup la plupart des gens s'en foutent.

Il y a énorme écart entre ce que les gens pensent de mon jeu à la première impression (genre "ouais bof, juste un autre point & click un peu mal fait") et ce qu'ils en pensent après y avoir joué (genre "il est trop bien ce jeu ! ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusé") Mais vraiment, c'est assez incroyable !

A l'inverse, on peut vendre du rêve aux gens (surtout par Kickstarter) en faisant des graphismes qui tuent la mort et là, vous pouvez être certain que les gens mettent la main au portefeuille - même si le jeu est une bouse au delà de ça, que le projet est du vent et sera repoussé indéfiniment pour finalement sortir un jeu cher, buggé, banal et très court. (je ne citerais pas de noms même si je les ai bien en tête...)

Perso je me fais pas d'illusion, je sais que les ventes de Demetrios seront pas géniales au départ. Mais je vais miser sur le long terme. Faire en sorte que beaucoup de Youtubers fassent des vidéos sur le jeu, espérer des bonnes critiques, le porter sur plus de machines, et peut être que le bouche à oreille fonctionnera.

Bref pour conclure : ce n'est plus 2010-2012 où n'importe quel jeu indé créé par une seule personne pouvait devenir un succès. Maintenant il faut des moyens et tout miser sur le visuel, puisque c'est là dessus que les gens se basent en priorité.

En tout cas c'est ce que je ferais pour mon prochain jeu, en espérant que Demetrios marche suffisamment pour le permettre...

Merci également Fabrice pour cette réponse

Je comprends toutes vos galères pour faire exister vos jeux, c'est vrai que la frontière entre le jeu indépendant et le jeu amateur s'est considérablement réduite ces dernières années et que le secteur est désormais très concurrentiel.

Je ne me suis jamais posé ce genre de questions car je suis vraiment amateur dans ce domaine, mais si je peux tenter une analogie puisque je travaille dans le milieu du cinéma court depuis une 10aines d'années. Les courts métrages n'ont quasiment aucun médium de diffusion en France à part pour les gens de la profession. On se bat avec des budgets ridicules pour payer les équipes sur tous les projets, et les réalisateurs et producteurs n'y gagnent pas leur vie puisque tout le monde bosse à la télé à côté. Le passage au long métrage est verrouillé par une petite élite avec des commissions du CNC loin d'être impartiales...
Bref un milieu de passionnés également où il faut se battre pour ne pas se décourager, surtout quand il s'agit de films de genre...

Je ne suis pas certain que les point n click intéressent beaucoup les jeunes générations de joueurs qui n'en ont pas la nostalgie et forcement cela se ressent dans les choix des magasines et de leurs annonceurs...  Pour ce qui est de la langue et bien évidement l'anglais domine le français et toutes les autres langues et un jeu qui n'est pas doublé ne risque pas trop d’intéresser les plateformes américaines. C'est donc un choix à faire, et la plupart des studios d'Europe développent directement en anglais.

Pour reprendre mon analogie, ce n'est que depuis très récemment que les films non anglophones s'exportent en VOST, ils étaient quasiment tous doublés voir même remakés entièrement...

Donc pour le jeu indépendant cela risque de prendre encore des années...

Le jeu vidéo est dans une phase très particulière où des budgets faramineux aux gameplays quasiment identiques côtoient sur Steam et autre, des projets qui cherchent à renouveler les genres parfois avec des approches minimalistes.

Il faudra voir comment évolue le fonds d’aide au jeu vidéo justement crée par le CNC, mais j'avoue avoir un peu peur...

Cela dit, bon courage pour la sortie de vos jeux et Adipson ne te décourage pas, car j'espère bien jouer à NS3G un jour ! Je pense que je ne suis pas le seul.

Merci Arlann
Oh j'ai tellement passé de mois de taf sur NS3G que je ne suis pas près de l'abandonner si ça peut te rassurer

Pour moi la question doit être envisagée sous trois angles différents :

1. Le marché/public visé par les jeux d'aventure
   
2. Le soutien des pouvoirs publics à cette industrie et à ce secteur artistique
   
3. La couverture presse
   

Concernant le marché et le public : Il y a un double problème : a) La langue, b) La culture, c) la nature du genre point n click
a) Comme tous les produits destinés à la vente de masse (le jeu vidéo), on vend davantage quand on vise un marché plus large. Or, il est bien connu que le marché le plus large est le marché anglophone (il y a certes les marchés asiatiques, mais qui sait développer une appli en Chinois ou Coréen en France? Peu de monde). Or le problème est que le jeu d'aventure est, par nature, un jeu où il y a beaucoup de texte, et où un texte mal traduit peu mettre le jeu par terre. Donc le développeur va immédiatement privilégier l'Anglais, d'une part pour viser un marché plus large (hop, direction Steam) et d'autre part pour ne pas avoir à faire de ping pong entre sa version française et la version anglaise traduite.
b) Culturellement, les plus gros amateurs de point-n-click, et de loin, sont les Allemands (ils en sont encore à baver sur Maniac Mansion et Zak McKraken). Pour toucher ce marché et faire d'une pierre deux coups, là encore les développeurs visent directement l'Anglais, qui est très bien compris par les Allemands.
c) J'ai déjà tout dit sur la nature des point n click quand j'ai expliqué que ce sont des jeux qui ont beaucoup de texte et qui attirent certaines niches plus que d'autres.



Concernant le soutien des pouvoirs publics : Il y a deux problèmes : a) L'outillage des développeurs et b) Les politiques de financement
a) La France a mis à mort ses politiques d'investissement publiques dans une informatique française dans les années 80 (je rappelle qu'à une époque nous étions des poids lourds dans les secteurs de l'informatique, des mathématiques appliquées et des Télécoms -- par exemple je rappelle qu'IBM a inventé le mot français "ordinateur" en 1955 uniquement pour montrer des signes de respect envers le marché français, et je rappelle aussi qu'à une époque on pouvait programmer en Visual Basic entièrement en Français: SI, ALORS, SINON...). Nous avons tué Bull et nous avons peu à peu commmencé à être dépendants de Microsoft, etc. Par conséquent, aujourd'hui en informatique tous les outils sont en Anglais (ou en Japonais si on parle du marché vidéoludique console). Il faut donc être un tantinet cosmopolite pour être développeur indé, ce qui n'aide pas à viser un public français, et par ricochet ça n'aide pas à se démarquer comme étant "français" et à essayer d'attirer l'attention des média français. Pour caricaturer : "Les Jeux vidéo? C'est un truc de Japonais!"
b) Plus le temps passe plus il apparaît que ce gouvernement (et les précédents) privilégient le format "startup/ultracompétitivité" pour ce secteur industriel. Cela signifie qu'il n'y a pas d'impulsion publique (qui pourrait adjoindre des clauses culturelles pour encourager des jeux français et leur épanouissement dans le paysage culturel français) mais au lieu de ça on a plutôt recours d'une part à des politiques "d'attractivité fiscale" (si tu bosses vite et pas cher on te réduit tes impôts) et d'externalisation (UbiSoft veut déplacer ses développeurs à Montréal ou Casablanca? On l'encourage). Un facteur de pression en plus pour le petit ou moyen développeur pour se tourner vers les marchés les plus gros et produire quelque chose de générique ou proche de la culture américaine, qui n'attirera pas l'attention de la presse ou de l'écosystème culturel française. A une époque on appelait ça "l'exception culturelle", ce qui voulait dire que la culture n'est pas un marché et doit être protégée pour résister au nivellement par le bas apporté par la mondialisation financière. Le jeu vidéo en tant que secteur culturel nest pas protégé, et par conséquent il se prend se nivellement culturel en pleine tronche.

Concernant la couverture presse : Il y a trois types de journaux : a) ceux qui dépendent de la pub, b) ceux qui ne dépendent pas de la pub, et c) Les fanzines.
a) Les gros groupes de presse dépendent uniquement de la pub. Cela vaut aussi pour les Youtubeurs. Par conséquent, peu importe s'ils ont l'air respectables ou non : au final tout leur modèle repose sur le "temps de cerveau disponible" dont parait Etienne Mougeotte, et vous imaginez bien que les journaux, les chaînes télé ou les chaînes youtube du groupe Bolloré (coucou GameLoft! Coucou lesyoutubeurs "indépendants") n'ont pas l'espace publicitaire disponible pour parler d'un marché de niche. Oui, même quand Le Monde parle de jeux vidéo, ne vous y trompez pas : il y a un attaché de presse derrière qui leur a glissé le sujet à l'oreille, à l'occasion de la sortie d'un gros titre, dont on mentionnera le nom au passage. Et puis si t'es pas content, Electronic Arts se fera un plaisir de te blacklister jusqu'à ce que tu le supplies de le laisser parler à nouveau de ses jeux.
b) Les journaux qui ne dépendent pas de la pub pour vivre se comptent sur les doigts d'une main : Canard PC est leur navire amiral. Mais paradoxalement cela les force à une certaine objectivité. Ils mettent parfois davantage en lumière les productions françaises (gros sujets sur Eugen Systems ou autres à la grande époque) mais en général ces titres osnt logés à la même enseigne. Il y a des centaines de nouveaux jeux publiés chaque jour sur Steam donc il est difficile de réserver des pages pour ses chouchous, sinon on perd sa réputation de sérieux, et donc son lectorat (dont une bonn partie appartient à la génération "culture pop" et se contrefout d'ailleurs de la culture française, quand elle ne la déteste pas carrément)
c) Les fanzines auraient tout le loisir de mettre davantage en valeur les jeux français, mais soyons honnêtes : les fanzines sont à l'image du jeu d'aventure : une niche, au lectorat confidentiel.